J'aurai pu vous raconter à quel point j'adore l'automne ou bien vous faire découvrir ma wishlist du moment mais non ça ne se fera pas dans cet article, ce soir j'ai eu encore envie de vous parler de mon quotidien..
Comme vous avez pu le lire dans l'article "confessions sur le divan", je suis "malade", depuis lundi j'ai commencé le dernier traitement : la radiothérapie (les rayons), après je pourrai enfin vous dire : je suis "guérie".
En attendant je passe mes journées dans le taxi pour me rendre à l'hôpital, les séances ne sont jamais à la même heure, ça peut être le midi, en fin de matinée ou bien dans l'après-midi, en général les médecins me donnent les rendez-vous le jeudi pour la semaine pro. Les trajets sont trèèèès fatiguant, en tout cas ça n'a rien à voir avec la chimio (et heureusement), les séances ne durent que quelques minutes.
Une semaine s'est écoulée, je suis bien contente que ce soit passée assez vite car les dernières séances de cette première semaine étaient dures à supporter (porter un masque -attaché à une table- qui te compresse le visage, le cou x1000, sensation de suffoquer, et tout et tout..).
Je m'éparpille un peu désolée, je voulais surtout vous faire part de ma sensation d'être un extraterrestre, oui vous avez bien lu, un EXTRATERRESTRE.
A plusieurs reprises lors de mes sorties je sens des regards poser sur moi. Une jeune femme sans cheveux au teint blafard avec des cicatrices dans le cou ça peut choquer (sans parler de la bosse que la chambre implantable me fait), ça peut même faire peur, les gens doivent se demander ce que j'ai, si c'est contagieux.. Parfois on voit même de la pitié dans leur regard, avec un petit sourire de pseudo compassion. Un jour, j'ai même entendu une petite fille appeler sa maman et me montrer du doigt... Lorsque j'ai un minimum de courage (ce qui arrive pas très souvent) je finis par bien regarder ses gens qui me dévisagent et j'ai envie de leur dire "quoi ?! Vous voulez ma photo ?" . Vous pouvez pas savoir comme ça peut me rendre mal ses regards alors qu'avant tout ça, j'étais une fille banale qu'on ne regardait pas.
Et puis lorsque des anciens amis s'y mettent en répondant à mes statuts de "solitude-déprimée", en me disant qu'ils ont peur d'être maladroit en venant prendre de mes nouvelles, maladroit en quoi ?! Je ne suis pas en sucre, c'est sûr que je suis un peu plus faible que la normale mais ils n'ont pas à avoir peur, je ne vais pas me "casser" parce qu'ils auront eu une parole maladroite, mais c'est sûr que je peux me briser si je suis amener à ne plus avoir aucun soutien.
J'ai l'impression que personne comprend ça, même la famille si met, dernièrement mon père va pour prendre des nouvelles de mon oncle (ça aurait dû être le contraire nan ?!) et celui-ci lui dit qu'ils voulaient nous laisser "tranquille" blablabla.. Excuses bidon. Les gens ont peur de la maladie, c'est tout. Ils fuient, ils n'aiment pas voir cette vérité en face, peur de voir que la mort peut toquer à notre porte à n'importe quel moment, à n'importe quel âge ! Un jour qui sait, ça sera peut-être toi cet ovni.
Alors au final les gens malades (moi) se sentent seuls et vivent leur combat qu'avec un soutien virtuel, c'est sûr c'est mieux que rien :)
Donc oui (parfois) j'ai l'impression d'être un ovni qu'on dévisage, d'être quelqu'un que personne ne comprend, d'être mise à l'écart, mais en attendant que je reprenne des couleurs, que mes cheveux repoussent, que cette maladie ne fasse plus partie de moi, que je retrouve une vie professionnelle, ... je fais avec !
Alors au final les gens malades (moi) se sentent seuls et vivent leur combat qu'avec un soutien virtuel, c'est sûr c'est mieux que rien :)
Donc oui (parfois) j'ai l'impression d'être un ovni qu'on dévisage, d'être quelqu'un que personne ne comprend, d'être mise à l'écart, mais en attendant que je reprenne des couleurs, que mes cheveux repoussent, que cette maladie ne fasse plus partie de moi, que je retrouve une vie professionnelle, ... je fais avec !
Prochainement un article plus joyeux (j'espère !).
